Le voyage : une semaine chez nos amis

Avec le désir de communiquer, d’écrire, de lire de chaque côté, s’est développé une forte demande : se rencontrer. Ainsi, le voyage apparaît comme le couronnement de la correspondance.
Le voyage à l’étranger est maintenant impossible, mais dans les années 1991 (voyage à Leningrad maintenant Saint Petersbourg) et 1996 (voyage à San Francisco), l’administration n’avait pas encore les restrictions sévères que nous connaissons aujourd’hui,  sur la sécurité des enfants. Le voyage en France est plus simple.

Notre voyage chez nos amis correspondants est organisé pour une semaine.

Voici l’histoire des deux voyages de mes classes de CE1 chez les correspondants :
Pendant deux années, ma classe de CP et CE1 entretient une correspondance avec la classe de Tatiana Mour, école n°17, rue Maïakovski à Saint-Petersbourg, Russie. C’est une école spécialisée dans l’enseignement du français. Nos correspondants ont entre 10 et 12 ans, ils apprennent le français et c’est leur première année. Mes élèves ont maintenant 8 ans, ils apprennent le français eux aussi.

Le projet du voyage est né de la réflexion d’un élève de ma classe de CP au Conseil : « On les verra jamais en vrai »
J’ai posé la question du voyage aux parents des élèves dans une réunion un samedi matin de juin. Un groupe de parents s’est constitué en « groupe d’organisation » pour monter le dossier et trouver des partenaires.

 

 

 

 

Le gros du travail, c’est le financement du trajet en avion, je ne veux pas demander plus de 1 000 F ( c’était juste avant l’euro) aux familles, le reste il faut le trouver et du côté russe, Tatiana la « maîtresse » des correspondants, organisera notre hébergement (en famille), les repas et nos sorties .
C’est en démarchant avec quelques parents influents que nous obtenons une petite subvention de la ville de Paris puis l’OCCE  ( l’Office central de la coopérative à l’école ) nous verse un peu d’argent après avoir reçu dans leurs bureaux deux élèves de la classe, volontaires pour défendre le projet, accompagnés d’une mère d’élève car cela se passait un après-midi en semaine. Nous organisons une braderie un samedi matin avec vente aux enchères. Nous vendons des livres d’occasion avec les dons des familles de l’école.
Nous avons réservé nos billets d’avion un an à l’avance et avons bénéficié de tarifs très bas (avec prix de groupe en plus !).

Le réseau de relations professionnelles et de compétences s’active ; des responsables politiques et des administrateurs d’institutions publiques sont consultés à différents niveaux. Les réponses, lorsqu’elles nous parviennent, sont évasives ou dissuasives, sommairement argumentées, voire malveillantes :  » utopie… pédagogie de confort… pas assez de cas sociaux dans la classe… ». Nous nous passerons d’eux.

L’enseignante russe  nous reçoit. Elle nous propose d’aller à l’école de nos amis tous les matins, pour assister au cours de français avec nos correspondants : mes élèves aideront leurs amis russes pour l’accent en français, puis nous participons à un cours de russe ainsi qu’aux cours de dessin, de chant et de sport. Ma collègue russe a organisé l’accueil de mes élèves dans les familles russes pour qu’ils vivent la vie quotidienne de leur ami.

Un travail complet sur la ville de Saint-Petersbourg est prévu : étude de sa situation géographique ; située près de la mer Baltique dans le golfe de Finlande, la ville est traversée par la rivière Neva et a de nombreux canaux.

Un autre climat : nous décidons de partir en février pour la neige, ce sera l’hiver russe et je veux que mes élèves voient la mer Baltique gelée, je veux marcher avec eux sur la mer gelée. Nous ramasserons des bouts de glace en marchant sur cette banquise. En les goûtant on remarquera qu’ils ne sont pas « salés ». De retour à Paris, nous ferons cette recherche : pourquoi la glace de la mer gelée n’est pas salée ?

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Une autre année avec un autre groupe, nous rendons visite à nos correspondants du lycée français Lapérouse  de San Francisco : c’est Nadia, leur maîtresse qui organise l’accueil dans les familles, les repas et les activités.

 

 

 

Chacun dort chez son correspondant, le matin, nous allons à l’école avec eux, comme nous ils sont en CE1. Les après-midi nous visitons avec nos amis la ville de San Francisco et les environs…
Nous rédigeons quotidiennement un journal de voyage, nous collectons beaucoup de choses pour nos futurs travaux. De retour à Paris, nous trions tout ce que nous avons rapporté afin de faire diverses expérimentations et recherches : observation au microscope, chronologie des histoires, mise en calculs (le décalage horaire, les distances…), trajets et itinéraires avec les grandes cartes murales, mise en ordre des photos avec annotations et dates.

Un exemple : nous ramenons des « coquillages » plats récoltés sur la plage au bord de l’Océan Pacifique ; leur structure nous intrigue, ils portent comme une fleur gravée sur une face. A Paris nous apprendrons qu’il s’agit d’oursins…

Un cahier d’anglais nous sert à mémoriser nos petits cours d’anglais avec nos correspondants.

Un n° spécial-voyage dans notre journal de classe « Histoire de dire » publie les notes de voyage de mes élèves. Nous faisons une petite exposition de nos découvertes au cours d’un repas américain que nous organisons dans l’école un samedi midi pour les familles.

Les recherches

 

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