L’espace dans la classe coopérative

Pour permettre la coopération des élèves, les tables de travail sont réunies par groupes de 6 élèves.

Les tables sont regroupées pour que les élèves puissent se parler. Ces petits groupes dans le grand groupe-classe peuvent avoir leurs propres projets et leur propre organisation. Le regroupement des tables de travail par petits groupes de 6 élèves favorise l’entraide et les échanges.

A chaque table de 6 élèves, on partage un matériel commun, et  des documents de base :
3 dictionnaires ou répertoires orthographiques, 2 petits Atlas, (comme tout le monde ne fait pas le même travail en même temps, ces documents de travail sont utilisés à tour de rôle). On met au centre, à côté des documents de base,  les lectures en cours : c’est une petite pile d’albums et de documents, quand un élève a terminé son livre, il le laisse souvent sur cette pile, quand il y en a trop, je demande que la « table » en question range ceux qui sont lus dans une des deux bibliothèques de la classe : une bibliothèque-loisirs avec les livres de contes, des albums et la bibliothèque documentaire classée par thèmes.

Ce type de regroupement permet une grande mobilité selon ce qui se passe : pendant le travail collectif, les élèves tournent leur chaise vers le tableau, pour le Conseil, les élèves mettent en rond les chaises autour de la classe, pour le travail individuel ils rapprochent leur chaise s’ils travaillent à deux, mais ils peuvent travailler dans un des « coins » de la classe.

Le travail n’est pas vécu comme un supplice corporel (assis pendant six heures de cours) : mes élèves de 6 ans à 8 ans, pour travailler intellectuellement, peuvent se déchausser, travailler dans un des coins-ateliers, se reposer dans le coin-bibliothèques, chacun peut faire ses propres pauses.

Nous avons vécu avec un enfant autiste pendant deux ans, il a appris à lire sous sa table, les autres l’aidaient à faire son travail en lui installant un tabouret sous le tableau où il recopiait à genoux les informations du tableau, un coussin lui rendait la tâche plus douce…

Plan de la classe :

Tout autour, le long des murs, il y a les « coins » dans la classe :

ces petites unités sont au service des travaux et des recherches des élèves.

 

 

 

 

 

 

  • le coin courrier : enveloppes grandes et normales, papier avec lignes, pèse-lettre, un tarif postal national et international (on a eu souvent des correspondants dans un lycée français à l’étranger), agenda mural des adresses tous nos lecteurs,
  • le coin des Atlas et plusieurs cartes murales du monde physique et politique, une grande carte de France, un vrai grand plan de métro parisien, une carte murale de l’Ile de France,
  • le coin sciences : un microscope, des loupes, du papier à dessin et des crayons à papier,
  • le coin des droits votés en Conseil : les décisions prises au Conseil sont affichées,
  • le coin des fiches de travail et du semainier : le semainier est mural, on y voit sous chaque jour de la semaine, une pochette où on met à la fin de la journée, les fiches de français et de math du jour, quand un élève n’a pas fait sa fiche du jour, le lendemain il ira la chercher dans le semainier,
  • le coin papier pour écrire,
  • l’atelier de fabrication du journal avec trois ordinateurs,
  • le coin des correspondants où nous exposons leurs envois,
  • le coin des expositions des dessins,
  • le coin « math » avec un grand tableau de numération de 0 à 123…, et du matériel : cubes, bûchettes, élastiques.

Ces « coins » mettent à la disposition des élèves un matériel avec lequel ils peuvent expérimenter, créer, fabriquer, ou jouer avec le minimum d’intervention de l’enseignant. Le passage dans les ateliers se gère grâce à l’organisation du travail individualisé dans les Plans de travail. Des règles de conduite dans ces petits coins sont définies ensemble, dés le début de l’année dans les Conseils hebdomadaires.

Il est primordial que l’environnement dans la classe soit riche et que l’information soit disponible, donnée.
L’enseignant Freinet ne fait pas écran ou filtre, il n’en contrôle pas forcément les entrées, il les rencontrera mais elles ne convergeront pas forcément vers lui.

L’information, c’est la richesse des affichages documentaires incitateurs, les livres et documents exposés qui donnent envie de les ouvrir, le matériel étalé sur des tables particulières, des jeux de société bien en évidence, tout est sorti des armoires, tout est montré, étalé, punaisé aux murs, pour que la curiosité des élèves soit éveillée.

Avant la rentrée scolaire, j’ai affiché des planisphères, une carte du monde politique, une carte du monde physique, une carte de France, un plan de Paris, un plan de métro, un calendrier, un  poster de Tintin au Tibet ( le « et » de Tibet va servir en lecture-écriture).

Mes élèves vont construire jour après jour, l’environnement écrit de leur classe.

Dès les premiers jours de classe, l’affichage des écrits d’élèves commence et augmentera de jour en jour. On peut consulter à tout moment les affiches qu’on peut copier.

Plus on avance dans le temps, plus il y a de l’écrit partout : les textes écrits par les élèves qui ont été choisis et « travaillés » collectivement avec les traces des découvertes, toutes sortes de listes avec des phrases qui se ressemblent, des phénomènes grammaticaux classés, des documents envoyés par les correspondants, l’affichage de tout ce qui est produit par la classe. Ces écrits sont des informations, les élèves s’en servent, y trouvent des repères, peuvent les relire, les recopier.

Le groupe participe à l’enrichissement du milieu. L’organisation mise en place par le maître non seulement le permet mais l’encourage.

Une autre organisation du temps.

Dans « l’emploi du temps », les travaux ne sont pas séparés les uns des autres, pour une organisation plus globale des activités.                                                                                         La priorité est donnée aux activités d’Eveil, nous ne faisons que de « l’éveil », c’est à dire :   de l’Histoire, de la Géographie, des Sciences, des sorties culturelles et thématiques, de l’expression libre et créatrice, en fonction des centres d’intérêt des enfants, en fonction de leurs questionnements qui nous donnent des pistes de travail.

C’est dans les lectures à la classe
des petits textes que les enfants écrivent et les petits compte-rendus des recherches que la langue française est travaillée et l’on rencontre l’orthographe et la conjugaison.

Dans ces conditions, le projet de travail en classe est cohérent, il a du sens pour les enfants car ils savent ce qu’ils cherchent, ils comprennent pourquoi ils font.

 

Le temps de parole du matin

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