La correspondance

Comment impulser l’envie d’écrire, de lire, de chercher, de s’impliquer ?
En proposant aux élèves de correspondre avec d’autres élèves dans une autre école.

Dans le cadre de notre pédagogie, la correspondance incite les enfants à écrire pour communiquer avec un ami au loin.
Des recherches sont menées sur notre environnement immédiat et parce qu’ils ont besoin de les décrire, l’enfant prend conscience de son mode de vie.
Il découvre le travail de ses parents, la perception qu’il a de son monde s’accroît, par exemple :  son intérêt pour les informations dans les médias quand on y parle de la région où du pays des correspondants.

Dans le JDE, si la région ou le pays des correspondants fait l’objet d’un article, ce qui a été souvent le cas, les élèves y découvrent des informations qu’ils résument dans des petits compte-rendus, qu’on envoie aux correspondants et qu’on publie dans le journal de la classe.

 

 

 

 

 

 

Correspondre, c’est donner l’occasion de s’intéresser à  quelqu’un, d’avoir un interlocuteur à qui écrire et raconter, c’est échanger nos façons de vivre, de jouer, c’est du travail en classe pour répondre à leurs questions, pour réagir à leurs travaux : quelles recherches font-ils ? quelles lectures aiment-ils ?  La vie extérieure entre dans la classe, l’écrit circule et la pensée avec.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comment trouver des correspondants :

Nous correspondons avec la même classe d’élèves pendant une année. Les documents qui sont montrés, dans les pages sur la correspondance, représentent un archivage de plusieurs années de courrier avec mes différentes classes.
Ce sont des exemples de la richesse documentaire qui entre dans la classe quand les élèves correspondent avec les élèves d’une autre école.

Au mois de mai, je commence à chercher des correspondants pour la rentrée de septembre, c’est à dire une classe dans une autre école.
Pour trouver des correspondants en France, on peut aller sur le site http://www.icem-pedagogie-freinet.org et les lycées français à l’étranger : http://www.aefe.fr/

Pour trouver des correspondants à l’étranger dans les lycées français, on peut contacter l’Alliance Française ou bien la FIMEM qui représente les antennes internationales du Mouvement Freinet.

Pendant plusieurs années, j’ai pu trouvé des correspondants dans les lycées français à l’étranger, ces correspondances-là ont apporté à la classe une fenêtre sur le monde et une part de rêve.

Le contrat de correspondance.

Correspondre avec une autre classe en langue française, suppose un contrat d’engagement entre les deux enseignants :  il faut se mettre d’accord sur la fréquence du courrier et la  vérification systématique du nombre des  lettres pour que personne ne soit  oublié. De part et d’autre, nous ferons la liste des élèves de nos classes et préparerons les « cartes d’identité » de nos élèves pour nous présenter, de façon à envoyer et recevoir du courrier le plus vite possible (si le projet traîne trop en longueur, les élèves s’en détournent).

Les premiers courriers.

Au mois de septembre, je présente aux élèves la classe des correspondants :
leur adresse est écrite en gros sur le mur de la classe et nous cherchons où ils vivent            (cartes murales). Nous écrivons ensemble (dictée à l’adulte) une grande lettre sur une très grande feuille :  » bonjour les amis de…, nous sommes 25 élèves en CP…notre école…Nous aimerions être vos correspondants…voulez-vous être nos correspondants ?…  » suivi des signatures de chacun. Ce courrier partira le soir même. Il est noté dans le grand agenda. Le lendemain, nous dressons ensemble la liste de nos noms sur une grande feuille pour que les correspondants l’affichent dans leur classe et nous mettons en chantier nos cartes d’identité.

Comment écrire aux correspondants début CP ?

Aujourd’hui, pas de texte libre mais brouillon de carte d’identité. Nous mettons un point à « j’écris » dans le plan de travail et nous dessinons une petite enveloppe dans la case, tout le monde comprend.                                                              Dans la journée, les élèves vont écrire pour se présenter. Ils ont besoin de mots, pour ne pas être débordée, j’installe une grande feuille au tableau, quand un élève me demande « comment ça s’écrit « bonjour ? », j’écris ce mot sur la grande feuille et je mets 1 devant, on me demande « m’appelle » (« je » est déjà connu et affiché, il est dans un petit texte étudié précédemment),  j’écris en dessous « m’appelle » avec 2 devant, « j’aime » avec 3 devant…

La grande feuille se couvre très vite d’une liste de mots avec un n° devant chaque mot, cet outil pour écrire en début d’année au CP,  nous l’appelons la Pancarte des correspondants ; cet outil est pratique, un enfant demande « chez », je réponds de loin « n° 5 pancarte des correspondants », car pendant que certains écrivent leur brouillon, d’autres finissent leur fiche de math ou lisent un album et je suis très occupée à aider.

Le lendemain matin, au moment de la lecture des textes, une demi-classe lira aux autres les brouillons des cartes d’identité et comme tous les matins les élèves choisiront un texte sur lequel la classe travaillera. Après avoir fait les corrections indiquées sur les brouillons, les élèves vont recopier leur petit texte, sur un carton A4 sur lequel j’ai tracé des lignes. Ils vont coller leurs photos personnelles, les légender, décorer la carte…

Avertir les parents : dans les cahiers de correspondance des élèves, j’informe les parents que nous avons des correspondants, je donne leur adresse,  le nom de leur enseignant. Je demande aux parents de donner des photos personnelles (vacances, famille, maison…) pour nos cartes d’identité.

Au prochain Conseil, nous décidons « des responsables du courrier » (en début d’année les responsabilités liées à une tâche précise sont attribuées aux élèves qui se proposent). Les responsables  du courrier sont deux, ils ont un « coin » dans la classe avec : le carnet d’adresses, des enveloppes, le grand agenda mural sur lequel ils ont la responsabilité de noter la date d’arrivée d’un courrier et la date prévue pour envoyer une réponse (15 jours pour nos correspondants, une semaine pour la classe qui nous envoie leur journal scolaire).

Le premier colis à nos correspondants.

Nous y mettons les cartes d’identité (vérifiées, lues par moi), la liste des élèves de la classe pour que la/le collègue fasse avec ses élèves une correspondance terme à terme afin de savoir dans le prochain courrier « Qui écrit à qui ? », une grande lettre collective que j’écris sous la dictée des élèves avec des mots d’amitié, des renseignements sur notre école et une ou deux questions indispensables pour qu’ils nous répondent !

Régulièrement, nos correspondants nous écrivent et nous aussi. A partir de l’activité de correspondance, on peut aborder toutes les activités d’apprentissage nécessaires à une classe d’âge donnée : le travail de recherche touchant à tous les domaines.

 

 

 

 

 

 

 

Les conséquences scolaires, intellectuelles, affectives et sociales sont incalculables. Les enfants s’entrainent à lire et à écrire, avec les lettres et les documents reçus et envoyés, et par toute l’approche interculturelle. Cette technique est un levier pédagogique très puissant pour la production d’écrit. Elle permet d’enrichir les thèmes de recherche de part et d’autre.

Quand les élèves lisent la lettre de leur ami, je leur demande de souligner la/les questions qu’elle contient pour penser à y répondre dans le prochain courrier. La lettre du correspondant est collée dans le grand cahier de travail de l’élève. Tout ce qui est adressé collectivement à la classe est affiché.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce qu’on reçoit

Les commentaires sont fermés.