Le journal de la classe

Les élèves écrivent, leurs écrits doivent sortir de la classe pour être lus.

Nos lecteurs existent parce que nous publions un journal. Notre journal s’appelle « HISTOIRE DE DIRE », il paraît cinq numéros par an.

Dans la classe, le coin du journal est équipé de deux ordinateurs, les élèves qui désirent saisir leur texte pour le journal mettent un point dans la case « imprimer » du plan de travail. Au cours de la journée, ils iront taper leur texte avec l’aide d’un équipier qui peut dicter ou aider à l’orthographe, à condition que les textes soient auparavant corrigés par leur auteur.

 

 

 

 

Voici ce qu’on publie dans le journal

  1. le courrier de nos lecteurs,
  2. nos lettres aux classes qui nous ont envoyé leur journal,
  3. ce que nos correspondants nous envoient dans le mois,
  4. ce que nous envoyons aux correspondants dans le mois,
  5. nos compte-rendus de recherches,
  6. les textes libres.

Sa publication régulière fait sortir de la classe les travaux des élèves et leur parole écrite.
Le journal témoigne de la vie d’une classe et de ses centres d’intérêt. Je peux y voir la progression et l’élaboration du langage et de la pensée.

Le journal est un moyen de montrer régulièrement aux familles ce qui a été étudié en classe.

Les écrits y sont de plusieurs types : écriture libre, les lettres pour les correspondants, les compte-rendus d’enquêtes. Les écrits de la classe et les dessins ont du sens : ils correspondent à une nécessité de dire, sont la trace écrite des travaux, relatent les échanges avec l’extérieur (correspondants, autres classes) et le plaisir d’inventer.

Nous utilisons pour cela le traitement de texte avec les deux ordinateurs de la classe, toujours allumés et prêts à l’emploi, ce qui nous entraîne dans un nouvel apprentissage : savoir éteindre et allumer l’ordinateur, lancer le traitement de texte, sauver son texte, le classer dans un dossier, imprimer…

Quels sont nos lecteurs ? Le journal est lu dans les familles, chaque élève de la classe en emporte un à la maison, le journal circule aussi dans l’école (il est donné tous les mois à la direction de l’école), nous l’envoyons à l’inspection de la circonscription comme trace vivante de la classe Freinet, nous l’envoyons au CLEMI (association dans l’Education nationale qui accompagne les élèves qui créent des médias scolaires) qui nous adresse leur bulletin dans lequel parfois des textes de notre journal sont publiés. Nous le portons à la bibliothèque de notre quartier où il trône sur un présentoir.
Il circule dans un petit réseau d’échange de journaux scolaires (6 classes). J’ai créé ce petit réseau d’échange de journaux de classes avec des amis enseignants dont les élèves écrivent.

Un petit réseau d’échange de journaux scolaires :

- le CP de Pascal Huvet avenue Simon Bolivar à Paris,

- le CM2 de Claire Suardet, rue du Télégraphe à Paris,

- le CM1/CM2 de Frédéric, rue Legendre à Paris,

- le CM de Philippe, école Lavoisier à Gagny,

- le CM1/CM2 de Catherine à Juvisy,

- le CE2/CM1/CM2 d’Adrien Pittion Roussillon à La Rochepot en Bourgogne.

Notre journal est également envoyé à nos correspondants.
Du courrier arrive régulièrement dans la classe, par exemple le journal d’une classe du réseau ou la lettre d’une autre classe qui nous félicite pour telle page dans notre dernier journal.

Les comités de lecture dans ma classe

 

 

 

 

Dans la journée, les deux élèves « comité de lecture » vont rédiger un brouillon de lettre, pour accuser réception, donner une opinion sur les textes écrits et féliciter ces élèves pour leurs trouvailles.

Ce brouillon de lettre ira dans la boîte des histoires pour que j’y indique les corrections et les phrases à refaire. Le lendemain, le brouillon sera lu comme n’importe quel autre texte lu le matin, il est arrivé que le brouillon de lettre du comité de lecture soit choisi comme texte pour les remarques…

 

Quand nous recevons un journal d’une autre classe nous organisons sa lecture : une équipe de deux, nommée « comité de lecture », est chargée de le parcourir pour présenter son contenu à la classe, lire à voix haute quelques morceaux choisis et montrer sa présentation.
La réaction des élèves de la classe est spontanée : il y a des commentaires, des curiosités exprimées, des incompréhensions, ils lisent des extraits, on regarde la mise en page, on cherche d’où vient le journal…

Souvent nous nous inspirons des idées que nous découvrons, par exemple : dans le journal d’une classe de CM1, nous apprenons ce que sont les acrostiches, nous nous exerçons à en faire ; remarquant une photo de mâchoire de mammouth, nous nous lançons dans une recherche…

Ainsi dans la classe, on lit l’écriture des autres et on écrit de la lecture pour les autres.

 

Tout comme la correspondance, le journal de la classe élargit l’horizon des élèves : les échanges sont soutenus et véritables entre des enfants de milieux différents, les réactions de nos lecteurs font exister les personnes individuellement dans leur groupe ; être dans le journal, signer son texte, voir son nom au bas d’un dessin, permet de découvrir une autre image de soi.                                     

 

 

 

 

Exemples de journaux de CP

 

 

Les commentaires sont fermés.